vendredi 22 novembre 2019

Tout a commencé...

Salut à toi qui lis ces mots. 

Je vais te conter un petit bout de mon histoire.

Durant ma dernière année de Licence de Biologie (2017-2018) à l’Université Paul Sabatier (Toulouse, France) j’ai eu la chance d’avoir un professeur d’Anglais (François Lamarque) s’intéressant à la suite de mes études à l’Université de Stockholm (Suède) dans laquelle je venais d’être sélectionnée. Je vous mentirais en vous disant que mon niveau d’anglais était à la hauteur de mes ambitions. Ayant conscience de cela, Mr Lamarque m’a conseillé quelques lectures pour à la fois améliorer mon anglais et m’instruire quant aux travaux de grands primatologues tels que Jane Goodall, Dian Fossey, Frans de Waal. C’est comme cela que je me suis retrouvée à lire Through a Window de Jane Goodall. Je suis tombée amoureuse de sa façon d’écrire, je m'identifie tellement au regard qu’elle pose sur le monde. A chaque fois que j’ouvrais le livre c’était pour moi comme me téléporter en Tanzanie au milieux des chimpanzés du Parc National de Gombe.

C’est grâce à cette lecture, durant l’été 2018, que tout me paru évident. Mon goût pour l’aventure, ma fascination pour nos plus proches cousins et tout ce que leur observation peut nous apprendre sur nous même : tout était réuni pour faire germer en moi l’idée d’une carrière de primatologue.

En Septembre 2018, j’entre en première année de Master d’Éthologie à Stockholm University. Dès les premiers mois nos professeurs nous incitent à réfléchir au stage pratique de l’année suivante. Ça y est, maintenant c’est du sérieux. C’est à nous d’entreprendre toutes les démarches pour trouver et mener à bien un projet de recherche, c’est à la fois effrayant et excitant. 
Dès le départ je savais que je voulais trouver un projet avec les grands singes. Mon intérêt pour leur comportement s’est d’autant plus confirmé suite à mon cours « Comportement humain : biologie et culture » durant lequel les comparaisons Homme/animal et en particulier Homme/primate étaient courantes.

J’ai alors commencé à lire des articles scientifiques sur des thématiques qui m’attiraient : communication, auto-médication, culture, etc. Je cherchais tout particulièrement les articles sur les chimpanzés avec lesquels je me sentais plus familière après ma lecture de l’été (Through a Window de Jane Goodall).

C’était assez laborieux…

Dans un premier temps il fallait trouver le contact des auteurs de l’article, ensuite il fallait attendre des réponses qui se faisaient rares. Voyant cela j’ai multiplié mes efforts afin de mettre toutes les chances de mon coté pour dégoter une belle opportunité. Mais les quelques échanges que j’ai pu avoir n’ont pas été fructueux : ils n’ont pas aboutis ou alors les places étaient déjà prises… Cette recherche de stage s’avérait plus difficile que prévu, et plus l’année avançait, plus cette situation m’inquiétait. 

Jusqu’au jour où, par hasard, je tombe sur un article de presse partagé par un ami :  « Découverte : les orangs-outans peuvent évoquer le passé entre eux ! ». Appâtée par ce titre alléchant je voulais en savoir plus. J’ai donc lu l’article scientifique auquel il se référait. J’étais vraiment conquise, cet article entrait en résonance avec des questionnements sur la conscience animal qui avaient germés dans mon esprit déjà depuis mes cours de Philo au Lycée.

Par chance l’article donnait le contact d’un des auteurs : celui d’Adriano R. Lameira. Je lui envoie donc un e-mail, lui fait part de mon admiration pour son travail et lui demande s’il n’aurait pas connaissance d’un projet de recherche en cours ou futur auquel je pourrais me greffer pour mon projet de Master. Peu de temps après, j’ai déjà sa réponse : 


« Veux-tu un projet de terrain de 9 mois dans le forêt indonésienne ? Quand peux-tu commencer ? » 

WHAAAAAOOOOOUUU !!! Je n’en revenais pas ! Une opportunité comme celle-là, je comptais bien ne pas la laisser passer !

Nous avons eu un échange Skype de sorte qu’il puisse me "tester", me donner plus de détails sur la nature du projet qu’il voulait me proposer ainsi que les détails pratiques et les mises en garde diverses. Le jour où devait avoir lieux cet échange j’étais un peu stressée : il fallait que je le convainque de ma légitimité à candidater pour un tel projet, le tout en anglais ! Si on m’avait dit un an auparavant « tu dois faire un Skype en anglais avec un chercheur pour obtenir le stage de ta vie » j’aurais été tétanisée. Mais finalement tout s’est déroulé à merveille : j’ai réussi à lui témoigner ma détermination et mon aptitude à mener un tel projet notamment grâce une précédente expérience de terrain à Madagascar avec l’ONG Naturevolution.

C’est comme ça que tout à commencé : je pars donc en Indonésie étudier le comportement vocal d’orangs-outans sauvages !!!

Ce blog a pour but de rendre compte de l’avancé de mon projet mais aussi de vous faire partager les péripéties diverses en lien avec cette aventure.

Il s’adresse à ma famille, mes amis, à toutes les personnes qui me soutiennent moralement et/ou financièrement, à ceux qui ont suivi mon évolution et y ont participé, à tous les primatologues dans l’âme mais aussi aux amoureux de nature, d'aventure, et qui ne restent pas indifférents au face sort des orangs-outans.